Le Premier ministre éthiopien Meles Zenawi, au pouvoir depuis vingt ans, a rendu l'âme à l'hôpital dans la nuit de lundi à mardi, a annoncé le gouvernement éthiopien.
"Le Premier ministre Meles Zenawi est décédé hier soir aux environs de minuit," a précisé ce mardi matin le porte-parole du gouvernement Bereket Simon. Le vice-Premier ministre éthiopien, Hailemariam Desalegn, va assurer l'intérim du pouvoir.
"Conformément à la Constitution éthiopienne, le vice-Premier ministre devra aller devant le Parlement et prêter serment," a affirmé devant la presse le porte-parole du gouvernement Bereket Simon, ajoutant que le gouvernement faisait en sorte que le Parlement soit convoqué "le plus vite possible".
"Je vous garantie que tout est stable," a ensuite déclaré le porte-parole qui avait auparavant annoncé la mort dans un hopital à l'étranger du Premier ministre, âgé de 57 ans. Selon M. Bereket, M. Meles se débattait avec ses problèmes de santé "depuis un an". Mais, selon lui, le Premier Ministre ne se considérait pas comme étant malade et était toujours prêt à asurere ses fonctions et à travailler, de jour comme de nuit.
La date des funérailles de cette pointure parmi les dirigeants africains, au pouvoir depuis plus de 20 ans et allié clé des Etats-Unis dans la lutte contre l'extrémisme islamiste dans la Corne de l'Afrique, n'a pas encore été annoncée.
Conséquences sérieuses pour la Corne de l'Afrique
En juillet, quand avait été évoquée l'hospitalisation de M. Meles à Bruxelles, une source diplomatique avait souligné que sa disparition aurait de graves conséquences pour la région de Corne de l'Afrique. Homme fort du pouvoir éthiopien, Meles Zenawi a su imposer son autorité à ses voisins, et fut un pilier pour la stabilité entre le Soudan, l'Erythrée et la Somalie.
Les mandats de M. Meles ont notamment été marqués par une guerre frontalière très meurtrière avec l'Erythrée voisine entre 1998 et 2000 et deux interventions militaires en Somalie -- la première de fin 2006 à début 2009, la deuxième depuis fin 2011 contre les insurgés islamistes shebab.
Depuis plusieurs semaines, le gouvernement éthiopien ne cessait de rassurer quand à l'état de santé de M. Meles. Mais depuis l'annonce de son hospitalisation à Bruxelles par des sources diplomatiques sur place, ds questions se posaient sur celui qui est effectivement à la tête du deuxième pays plus peuplé d'Afrique sub-saharienne.